Y a pas à dire...

... ou mieux dit par d'autres

Daniel Pennac

Le titre le dit explicitement, c’est le dernier de la série des Malaussène. Mais tout est possible avec cette tribu-là. Si l’on admet que la fin est réellement la fin, ce huitième opus en revient évidemment à la mère, solide mais toujours indulgente envers tous ses enfants aux noms divers et de pères différents, le tableau généalogique permet de s’y retrouver. La vraie constance de noms chez ces huit volets est Julius, le chien. Enfin, plutôt le nom de Julius pour le plus récent comme pour les précédents. Un enlèvement plus ou moins arrangé par les otages eux-mêmes devient une histoire de substitution mafieuse qui part en sucette entre le quartier de Belleville, celui de Pennac, et La Défense. Un dénommé Pépère, le vieux chef très respecté et craint de l’opération montée avec la nouvelle génération, manipulateur ou manipulé, ou volontairement manipulé pour mieux manipuler, et qui préfère les arguments tranchants lorsque certains contrarient ses calculs. Littéralement.

« L’époque actuelle traverse le livre : Pennac égratigne le désir de mourir à prix d’or « dans la dignité » ; en Suisse : « Leur foutue dignité… Le prix de leur dignité… Le montant exorbitant de leur dignité… Pisse de chien. » La tendresse déborde, et la mélancholie pointe sous l’humour. Comment faire autrement quand on se penche sur un magistral sujet qui obsède un certain nombre de personnes : la famille. » 1

« Et puis il y a Pépère, un mafieux à l’ancienne, aux saillies et à la morale dignes d’un Tonton flingueur, une figure d’ange maléfique qui règne sur de jeunes malfrats prêts à tout. Les cousins Malaussène, Sept, Mosma et Maracuja, vont devoir l’affronter. Tout comme Verdun, la petite dernière de la fratrie, devenue juge d’instruction. Ça défouraille, ça s’invective et ça tire comme au ball-trap. » 2

« Ça tire dans tous les coins et il faut se laisser porter par ce flot de péripéties, de digressions et de dialogues, partie dans laquelle l’auteur est au meilleur de sa forme. Et puisque c’est fini, il s’agit pour Pennac de ne pas louper ses adieux. Ils sont drôles, surprenants, émouvants. Quant à Pépère, allez savoir… » 3

« Ultime feu d’artifice d’une série largement célébrée depuis son premier volet (Au bonheur des ogres, 1985), Terminus Malaussène est un cadeau. Daniel Pennac a pris un plaisir évident à l’écriture, plaisir par ailleurs contagieux, où la maîtrise de la langue, la répartie des dialogues et la construction des personnages se révèlent à nous avec jouissance. » 4

Terminus Malaussène de Daniel Pennac, Éditions Gallimard

1 Virginie Bloch-Lainé, Elle, 5 janvier 2023

2 Myriam Perfetti, Marianne, 5 janvier 2023

3 Éric Libiot, Lire Magazine Littéraire, février 2023

4 Yannick Marcoux, Le Devoir, 18 février 2023

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